juin 2018

Dans le cadre de son suivi des négociations en vue d'un accord de libre-échange entre l'Union Européenne et la Tunisie, la Commission de Commerce International (INTA) du Parlement Européen a organisé une audition en présence des représentants de la société civile : SOLIDAR Tunisie, représentée par sa présidente Lobna Jeribi et du SYNAGRI représenté par son président Karim Daoud en présence du négociateur européen sur l’ALECA.

Cette audition qui a eu lieu le 21 juin, a constitué une occasion pour échanger avec les députés et officiels européens à propos de la vision de la société civile tunisienne quant aux négociations ALECA, notamment suite au 2ème round tenu à Tunis.

Cette réunion publique, a été diffusée en direct sur le site du Parlement, sous l’adresse suivante : https://www.europarl.europa.eu/ep-live/en/committees/video?event=20180619-1500-COMMITTEE-INTA-Poldep.

L’intervention de Solidar :

  • Nécessité d’une vision politico-économique en amont et d’un nouveau partenariat entre l’UE/TN, permettant de prendre en compte les spécificités d’une Tunisie en transition démocratique
  • Nécessité d’une approche sectorielle, élaborations d’offres émanant des dialogues avec les représentants des métiers/secteurs concernés
  • Approche par liste positive et préserver les secteurs sensibles
  • Préalables : mobilité, convergence réglementaire et nécessité d’une représentation institutionnelle de la Tunisie pour avis et participation au processus législatif européen, ne plus être candidats aux listes noires/grises au même titre que les états membres, préserver le droit de régulation.

L’intervention du Synagri : l’ALECA ne doit pas se contenter d’être un simple accord commercial mais un véritable partenariat gagnant/gagnant

  • Dans le cadre d’une vision globale de la politique agricole tunisienne qui reste à définir et qui devra prendre en compte les nombreux défis à relever et parmi eux la libéralisation des échanges, l’ALECA devra être une des composantes de cette vision
  • L’ALECA devra prendre en compte les spécificités économiques et sociales de l’agriculture tunisienne et doit pouvoir booster les réformes indispensables
  • La nécessite d’informer et de consulter de manière large les agriculteurs dans les régions, et d’obtenir une période de 15 ans
  • L’UE doit intégrer dans la réforme de la PAC un véritable plan d’appui au développement de l’agriculture à l’instar de ce qui a été fait pour l’Espagne et le Portugal
  • De réaliser des études d’impact spécifiques à la Tunisie en collaboration avec des compétences tunisiennes

Intervention de la représentante du négociateur européen :

  • Satisfaite de la transparence des négociations
  • L’ALECA n’est pas la panacée du développement
  • L’UE soutient toutefois les réformes sectorielles. Une offre substantielle sera bientôt présentée et la période de transition accordée sera plus importante
  • Agriculture : programme d’appui à la compétitivité et à la transformation (19 M€) et soutien budgétaire
  • Services : certains secteurs sont prometteurs tel que commerce en ligne
  • La mobilité est importante, (pour le mode 4 notamment) une proposition d’élaboration de visa Schengen 90 j est en train d’être négociée avec les états membres
  • Un nouveau chapitre sur l’énergie sera bientôt publié
  • L’avantage comparatif de la Tunisie ne doit plus être le coût du travail mais plutôt la proximité à l’Europe.

Intervention du rapporteur de la commission (Mme Lalonde) :

  • 3ème round prévu en octobre prochain
  • Presque 10 ans depuis 2009, la Tunisie vit une consolidation démocratique, toutefois le chômage des jeunes diplômés reste très élevé (30%)
  • Cet accord doit permettre à la Tunisie de restaurer son économie
  • La Tunisie est une success story du Maghreb qu’il faut appuyer
  • L’accord doit être progressif et asymétrique, garantissant le développement durable

Intervention des députés européens :

  • L’ALECA est un accord politique plus qu’économique, qui doit conforter la politique de voisinage
  • Nécessité d’évaluation des accords d’association et des études d’impact
  • Revenir aux listes positives
  • La Tunisie a besoin de prendre son temps

 

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